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DE CONRART. [1652]

pagnie qui ne soit très-bon serviteur du Roi, ou qui voulût me désavouer de tout ce que je viens de dire. » Sur quoi messieurs les princes crurent avoir lieu de pouvoir dire à M. le premier président que ce n’étoit pas la première fois qu’il avoit parlé sans être avoué. Après quoi tous messieurs dirent confusément et assez haut qu’il ne s’agissoit pas de cela, et qu’on s’emportoit. Et M. le premier président dit à messieurs les princes qu’il n’avoit pas seulement été avoué, mais que la compagnie l’avoit fait remercier par un de messieurs les présidens, lorsqu’il avoit avancé quelque chose du sien.

Alors M. le prince dit à M. le premier président : « Vous me deviez dire cela en particulier, et non pas devant tout le monde, — Si j’eusse eu l’honneur, répondit le premier président, d’avoir eu audience de vous, monsieur, je vous en aurois fait le reproche en particulier, et je continuerois de vous le faire en ce lieu, pour vous obliger à vous justifier de ce dont on vous accuse ; et si je ne l’avois fait, je serois prévaricateur à ma charge. — Et moi, dit M. le prince, je serois prévaricateur à mon honneur, si je ne le déniois. — Si vous eussiez été jaloux de le conserver, dit M. le premier président, vous ne porteriez pas les armes contre le Roi, et vous ne seriez pas criminel de lèse-majesté ; ce que personne n’ignore, puisqu’il y a des lettres patentes du Roi, vérifiées dans les compagnies, publiées et imprimées, qui vous déclarent criminel. — Il y a arrêt du parlement portant surséance, dit M. le duc d’Orléans. » À quoi M. le premier président répondit : « Nous ne déférons qu’aux lettres