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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

matin avec messieurs de Rohan et de Brissac pour s’en aller à Limours ; et le même jour le Roi envoya des lettres de cachet à Mademoiselle et aux dames de Montbazon, Frontenac, de Bonnelle, de Châtillon et de Fiesque, avec ordre de sortir de Paris dans vingt-quatre heures, et de se retirer en leurs maisons de la campagne. Mademoiselle, qui fut cachée un jour ou deux, fut enfin contrainte d’obéir, et s’en alla au Bois-le-Vicomte avec son secrétaire, une femme de chambre et madame de Frontenac seulement, et huit mille francs d’argent comptant.

Madame de Châtillon partit le jeudi pour aller à Pressy, auprès de madame sa mère ; madame de Montbazon le jour auparavant pour aller en Touraine ; et madame de Bonnelle à une de ses maisons, à six lieues de Paris. Il n’y eut que madame de Fiesque, qui s’étoit blessée deux jours devant d’une fausse couche, qui demeura jusques à ce qu’elle fût en état de s’en pouvoir aller ; et cependant on lui donna des gardes, et on la fit visiter par M. Valot, premier médecin du Roi.

J’oubliois à dire que Sa Majesté, avant de partir de Saint-Germain, écrivit aux particuliers du parlement[1] qui étoient demeurés à Paris, une lettre par laquelle Sa Majesté leur mandoit que voulant faire son entrée dans Paris le 21, et le 22 tenir son lit de justice au Louvre, il leur ordonnoit de s’y trouver à sept heures au matin en robes rouges, pour y entendre ses volontés. De ceux-là furent exceptés les sieurs Brous-

  1. Aux particuliers du parlement : Le parlement de Paris, comme rebelle, n’est pas traité comme corps. Le Roi écrit aux particuliers dont il se composoit.