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DU PÈRE BERTHOD. [1652]

on en devoit faire deux autres : l’une au coin de l’hôtel de Bouillon et de la rue Neuve des Bons-Enfans, et l’autre au-dessous du logis de M. Payen, dans la rue de Saint-Augustin. Ainsi toutes les avenues depuis le Palais-Royal jusques à la porte de Richelieu étoient fermées sans avoir besoin de soldats, sinon d’environ deux cents pour poster entre la Prévôté et le pont des Tuileries ; et avec un peu d’intelligence qu’on avoit à la porte de la Conférence, on se rendoit le maître de tout ce grand quartier-là. Par la porte de Richelieu et le marché aux Chevaux, qui n’étoient point gardés, on devoit faire entrer tel nombre de troupes qu’on eût voulu, parce que ces lieux-là sont peu habités, et que ceux qui les occupoient n’étoient pas malintentionnés ; outre que les soldats pouvoient aborder la muraille sans passer par les maisons.

Ce dessein étoit d’autant plus facile à exécuter que ce quartier-là n’est rempli que de couvens, et qu’il n’y a qu’un petit endroit de peuplé, duquel on avoit gagné les principaux habitans, sans leur découvrir le dessein. Ainsi, étant les maîtres de ces endroits-là, la porte Saint-Honoré ne pouvoit résister ; et quand elle le voudroit faire, les gens de condition donneroient main-forte aux serviteurs du Roi, et le maître de l’académie qui est dans la Grande-Rue avoit donné sa parole de faire quatre-vingts hommes en cette occasion ; outre qu’il ne falloit pas commencer par cette porte-là, parce que les troupes venant d’abord par le Roule, cela pourroit mettre l’alarme dans la ville.

On envoya encore un autre plan qui étoit tout du

    nom d’une famille de Paris. (Voyez les Recherches sur Paris, de Jaillot, tome 2, quartier Montmartre, page 62.)