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[1652] MÉMOIRES

a permis et permet auxdits habitans et à chacun d’eux en particulier, et en tant que besoin est elle leur enjoint et ordonne très-expressément, de prendre les armes, s’assembler, occuper les lieux et postes qu’ils jugeront à propos, combattre ceux qui voudront s’opposer à leurs desseins, arrêter les chefs et se saisir des factieux par toutes voies, et généralement faire tout ce qu’ils verront être nécessaire et convenable pour rétablir le repos et l’entière obéissance envers Sa Majesté, et pour faire que ladite ville soit gouvernée par l’ordre ancien et accoutumé, et par les magistrats légitimes, sous l’autorité de Sa Majesté, laquelle leur donne tout pouvoir de ce faire par la présente qu’elle a signée de sa main, et y a fait apposer le cachet de ses armes, voulant qu’elle serve de décharge et de commandement à tous ceux qui agiront, en quelque sorte et manière que ce soit, pour l’exécution d’icelle.

Donné à Compiègne, le 16 septembre 1652.

« Signé Louis ; et plus bas, Le Tellier. »

Cet ordre du Roi étonna beaucoup M. le maréchal d’Etampes ; mais il le fut encore davantage quand on l’assura que plus de quinze cents bourgeois avoient signé une promesse inviolable de s’assister mutuellement envers tous et contre tous pour la conservation des intérêts du Roi, une union pour leur défense particulière les uns des autres ; en telle sorte que s’il arrivoit qu’il fût fait insulte à quelqu’un d’entre eux, ils promettoient d’en entreprendre la défense à force ouverte. Et dans cette occasion le sieur Le Roy d’Ar-