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DE CONRART.

culier qu’il y avoit en demeurant le troisième de la grand’chambre, parce que tous deux étant opposés au premier président, ils pourroient lui tenir tête plus souvent et plus fortement, étant unis ensemble contre lui, que s’il n’y en eût eu qu’un.

Le président de Mesmes voyant le président de Nesmond prêt à mourir, offrit à M. d’Avaux son fils, reçu aussi en survivance, de lui céder sa place. Il l’en remercia d’aussi bonne grâce que l’offre lui avoit été faite, disant que son propre intérêt l’obligeoit à désirer que son père demeurât revêtu de la charge, parce que cela le rendoit beaucoup plus considérable que s’il en eût été revêtu lui-même ; et que de plus il importoit à toute leur famille qu’elle fût sur la tête de deux personnes plutôt que d’une, dans l’incertitude de ce qui se feroit pour le droit annuel qui étoit prêt à finir, et auquel on prévoyoit qu’il y auroit quelque grand changement : de sorte qu’il ne parla plus de la quitter, et demeura quatrième président de la grand’chambre.

Plusieurs ont cru que le président de Nesmond ayant fait son testament pendant le cours de sa maladie, y avoit chargé ses héritiers de demander pardon pour lui à la famille de M. Fouquet de ce qu’étant un de ses juges à la chambre de justice, il avoit été d’avis que messieurs Voisin et Pussort demeurassent aussi juges de M. Fouquet, et opinassent en la délibération, sur la requête de récusation par lui présentée contre eux touchant les procès-verbaux des registres de l’épargne, faits par eux en qualité de commissaires de la chambre, et où il articuloit des faussetés manifestes qu’ils avoient commises ; ajoutant