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DE CONRART.

MORT DE CHAVIGNY le fils[1].


Chavigny[2] ayant pris le parti du prince de Condé par l’ardente passion qu’il avoit contre le cardinal Mazarin, et selon quelques-uns par l’ambition de rentrer dans le ministère, voyant le grand engagement du prince avec les Espagnols, que Paris se disposoit à recevoir le Roi, et que le duc d’Orléans étoit las de la guerre, eût bien voulu se tirer aussi du parti honnêtement. Le prince de Condé, qui entretenoit toujours quelques négociations avec le cardinal, se trouva même plusieurs fois (on dit jusqu’à cinq) avec l’abbé Fouquet, et une entre autres chez la duchesse de Châtillon, pour conférer avec cet abbé, qui est frère du procureur général, et qui agissoit pour le cardinal. On disoit que la conférence n’alloit que jusqu’à un certain point, et que le duc d’Orléans y avoit donné son consentement. Goulas, secrétaire de ses commandemens, et Chavigny, dont il étoit ami intime, s’y trouvèrent aussi. Quelque temps après[3], un courrier fut pris par les troupes du prince de Condé, comme il étoit dans son camp vers Villeneuve-Saint-Georges, auquel on trouva une lettre écrite en chiffres par l’abbé Fouquet au cardi-

  1. Manuscrit de Conrart, tome 10, page 221.
  2. Chavigny : Léon Le Bouthillier, comte de Chavigny, ministre secrétaire d’État, gouverneur de Vincennes et d’Antibes, etc.
  3. Quelque temps après : Au mois de juin 1652.