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DE CONRART. [1652]

cavalerie, infanterie et deux pièces de canon, à Saint-Denis, et les ramenèrent.

Le vendredi 19 juillet, les députés assistèrent au parlement, où il y avoit près de cent cinquante présidens ou conseillers. Le président de Nesmond présida. Divers avis furent ouverts de déclarer M. d’Orléans régent du royaume, le Roi prisonnier du cardinal Mazarin, etc. ; d’envoyer vers le Roi pour lui remontrer le péril où étoit l’État s’il n’éloignoit le cardinal. Le plus grand, ouvert par M. Broussel, fut de déclarer M. d’Orléans lieutenant général de la couronne, comme il étoit sous la minorité du Roi ; de le prier qu’en cette qualité il ordonnât des choses, tant de la guerre que des finances, nécessaires pour chasser le cardinal, entre les mains duquel le Roi étoit détenu. Mais comme ceux qui eussent voulu porter les choses plutôt à l’accommodement qu’à la rupture virent qu’il passeroit infailliblement à cet avis, étant bien aises de gagner un jour pour pouvoir écrire à la cour, ils firent remettre la continuation des opinions au lendemain. L’avis demeura à Lallemand, conseiller aux requêtes, qui soutint avec chaleur que le Roi ayant déclaré sa majorité au parlement, et les registres en étant chargés, on ne pouvoit plus faire de régent. Plusieurs avoient été de même sentiment, et l’avoient appuyé d’autorités et d’exemples. Comme M. d’Orléans vit qu’il en parloit avec tant d’action, il lui dit qu’il pouvoit dire son avis sans s’emporter, et que comme l’on étoit là en liberté pour dire son opinion, il falloit aussi que ce fût sans chaleur et sans passion.

Au sortir du Palais, M. le prince se trouva fort mal,