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[1652] MÉMOIRES

qu’à cause de cela on ne s’attaqueroit point à eux.

Ce jour-là donc le président de Novion alla en la grand’chambre ; et avec ce qui se trouva de conseillers, ils rendirent arrêt portant que le parlement ne s’assembleroit plus, jusqu’à ce que le corps de ville eût donné un ordre plus précis, pour la sûreté de la justice et de la ville, que celui qui avait été donné que des capitaines de quelques quartiers iroient avec leurs compagnies pour garder le Palais ; vu qu’il y en avoit le jour qu’ils furent si maltraités, et que ce fut les bourgeois mêmes de ces compagnies qui les voulurent égorger.

Ensuite de cela ils ne s’assemblèrent plus ; mais les frondeurs se trouvoient seulement quelquefois au Palais, et disoient qu’il ne leur falloit point de gardes pour rendre la justice, et qu’il n’y avoit que ceux qui étoient mazarins qui en eussent besoin ; prétendant par là rendre le plus grand nombre, et particulièrement les présidens au mortier, odieux et suspects au peuple, qui tenoient aussi le même langage, et qui refusoit d’aller garder le Palais quand on l’y vouloit obliger. Broussel, conseiller de la grand’chambre, tenoit toujours ce langage, et soutenoit qu’il ne leur falloit autres gardes que leur probité ; le président Charton parloit aussi fort haut dans le même sens, et par là ils se maintenoient dans l’esprit de la populace. Les princes, qui dès-lors avoient conçu le dessein de l’émouvoir contre le parlement, qui étoit tout résolu de recevoir le Roi, même avec le cardinal, pour s’empêcher de tomber sous la tyrannie des princes, qu’ils voyoient bien qui les y vouloient réduire, avoient fait revenir de Bordeaux