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menti que M. de Beaufort voulut assez légèrement, au moins à ce que l’on disoit dans ce temps-là avoir reçu, produisit un prétendu soufflet que M. de Nemours ne reçut aussi, à ce que j’ai ouï dire à des gens qui y étoient présens qu’en imagination. C’étoit au moins un de ces soufflets problématiques dont il a été parlé dans les petites lettres du Port-Royal. Mademoiselle accommoda, au moins en apparence, cette querelle et après une grande contestation qui n’avoit pas servi à en adoucir les commencemens, il fut résolu que l’on iroit à Montargis, poste important dans la conjoncture, parce que de là l’armée des princes, qui seroit ainsi entre Paris et le Roi, pourroit donner la main à tout. M. de Nemours, qui souhaitoit avec passion de pouvoir secourir Montrond opina qu’il seroit mieux d’aller passer la rivière de Loire à Blois, pour prendre par les derrières l’armée du Roi, qui, par la crainte d’abandonner trop pleinement les provinces de delà à celles de Monsieur, auroit encore plus de difficulté à se résoudre d’avancer vers Paris, qu’elle n’y en trouvoit par l’obstacle que Montargis lui pouvoit mettre. L’autre avis l’emporta dans le conseil de guerre, et par le nombre, et par l’autorité de Mademoiselle ; et j’ai ouï dire même aux gens du métier qu’il le devoit emporter par la raison, parce qu’il eût été ridicule d’abandonner tout ce qui auroit été proche de Paris aux forces du Roi, dont l’on voyoit clairement que l’unique dessein étoit de s’en approcher, ou pour gagner la capitale, ou pour l’ébranler. Chavigny en parla à Monsieur en ces propres termes

    chambre de la princesse que ce démêlé eut lieu, mais dans un cabaret du faubourg d’Orléans, où elle étoit allée présider un conseil de guerre.