J’apporte aujourd’hui aux pieds du crucifix ce qui n’a presque jamais servi que de trophée à la vanité des hommes. Je lui présente des couronnes : ce qui n’est pas le sacrifice le plus ordinaire que l’on lui fasse. Je lui offre des armes, qui ne sont pas les instrumens les plus communs de la piété. Et ces armes et ces couronnes, qui n’ont presque jamais été en usage que comme les marques profanes de la grandeur humaine, peuvent être aujourd’hui, ce me semble, judicieusement déposées dans une chaire chrétienne comme les trophées de la piété, puisqu’elles ont été sanctifiées par les justes intentions et par les actions héroïques du grand saint Louis qui fait couler dans vos veines, sire, par une longue suite de grands princes, l’auguste sang dont vous sortez ; et qui sort aujourd’hui lui-même du tombeau pour vous instruire par ma bouche, et pour porter à Votre Majesté cet oracle sacré :
Audi, fili mi, disciplinam patris tui. (Écoutez, mon fils, les enseignemens de votre père.)
A quoi je me sens obligé d’ajouter les paroles qui suivent dans