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les dépêches à Paris. A été ensuite délibéré ce qui étoit à faire sur les lettres de M. le président de Bellièvre, et sur l’arrêté du parlement et tout d’une voix il a passé qu’il seroit sursis à toute conférence jusqu’à nouvel ordre du parlement, et que messieurs les présidens Le Coigneux et Viole iroient vers M. le chancelier et M. Le Tellier, leur faire entendre et leur dire que M. le premier président et M. le président de Mesmes prendroient l’heure de M. le duc d’Orléans pour le voir l’après-dînée ; et a été prié M. le premier président de faire réponse aux lettres de M. le président de Bellièvre, et mander ce qui avoit été arrêté ce qu’il a promis de faire ; et se sont retirés tous lesdits députés en leurs maisons.

Le mercredi 10 mars 1649, de relevée, messieurs les députés étant assemblés chez M. le premier président, M. le président Le Coigneux a dit qu’il étoit allé avec M. Viole, suivant l’arrêté du matin, trouver M. le chancelier et M. Le Tellier, lui avoit fait entendre le susdit arrêté, et fait connoître que M. le premier président de Mesmes, par la visite qu’ils devoient faire à M. le duc d’Orléans, avanceroient peut-être plus les affaires que l’on n’avoit fait jusqu’à présent, si l’on désiroit les terminer. Mais que lesdits sieurs le chancelier et Le Tellier étant entrés dans la chambre de M. le duc d’Orléans pour lui faire entendre ce qui s’étoit passé, étoient retournés vers eux peu de temps après avec des visages rudes, et leur avoient dit que M. le duc d’Orléans s’étoit offensé de ce qu’ils s’étoient retirés sans lui donner avis ; qu’il s’en alloit à Saint-Germain et alloit révoquer les passeports et ordres donnés pour le blé ; qu’il avoit reparti auxdits sieurs chancelier et Le Tellier que la compagnie n’avoit jamais manqué de rendre les respects dus à M. le duc d’Orléans, et qu’elle les rendroit toujours ; mais que cet arrêt du matin avoit été fait pour le respect qui étoit dû au parlement qui avoit prié la compagnie de surseoir à toutes conférences, jusqu’à ce que l’on eût reçu à Paris tout le blé promis. À quoi lesdits sieurs le chancelier et Le Tellier se seroient élevés, disant que M. le duc d’Orléans vouloit savoir si les députés avoient plein pouvoir ou non ; et qu’il savoit bien que les généraux de Paris faisoient brigue dans le parlement pour la révocation desdits députés, et qu’il alloit révoquer les ordres donnés pour la fourniture entière du blé promis ; qu’il falloit conclure, et