Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/414

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

prince la désiroient pareillement ; qu’il étoit fort aisé de la conclure, et qu’il y contribueroit de tout ce qui étoit en son pouvoir. Messieurs les députés lui ont fait plainte de l’inexécution des promesses du blé et des révocations des ordres donnés ; lui ont fait voir l’arrêté du parlement portant surséance de la conférence, et l’ont prié de faire entendre à M. le duc d’Orléans le juste sujet de leur plainte : ce qu’il a promis et s’est retiré. Peu de temps après, le sieur Saintot est entré dans ladite chambre où étoit la compagnie assise, qui a dit que M. le chancelier prioit messieurs les présidens Le Coigneux et Viole de venir parler à lui dans une autre chambre : ce qu’ils ont fait ; et étant rentrés incontinent après, ont dit que M. le chancelier lui avoit dit que M. le duc d’Orléans s’impatientoit d’être si long-temps sans agir, et désiroit terminer la conférence : qu’il avoit fait entendre que le manquement de promesse de fournir les empêchoit de pouvoir passer outre à ladite conférence. Sur cela M. le chancelier avoit demandé l’éclaircissement, de leurs intentions et qu’ils avoient dit que messieurs les députés ne pouvoient agir qu’ils n’eussent nouvelles certaines de l’arrivée du blé à Paris ; et aussitôt lesdits sieurs présidens Le Coigneux et Viole ont été mandés par M. le duc d’Orléans ; et étant retournés ont dit que M. le duc d’Orléans avoit dit qu’il vouloit que la compagnie fût informée des raisons qui avoient donné lieu à la révocation des ordres pour les blés, qui étoient qu’ils n’avoient été promis que suivant que la conférence iroit bien. Recours à ces lettres, et de M. le prince qu’il falloit venir au fond, et donner les articles ; que la compagnie ne devoit point appréhender de mauvaises réponses, dans le dessein qu’elle avoit de la paix ; qu’ils avoient répondu que le blé leur devoit être fourni jusqu’au jour de la rupture, et que M. le duc d’Orléans leur avoit répété qu’il falloit venir au fond : que l’on avoit expédié des passeports pour faire entrer dans Paris la quantité de blé promise. Peu de temps après ont été apportés par le sieur Saintot deux ordres du Roi adressés aux sieurs de Noailles et d’Amboise, commandans à Lagny et Corbeil ; et cinq passeports en blanc, avec une lettre de M. Le Tellier à M. le maréchal de Gramont, pour la liberté des courriers des députés, qui ont été lus et mis entre les mains des échevins députés, pour faire