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dite délibération ayant duré plus long-temps que l’on n’espéroit, est revenu ledit sieur Saintot sur le midi, dire qu’il s’en alloit incontinent partir. Aussitôt sont partis lesdits sieurs présidens Le Coigneux et Viole, pour porter audit sieur duc d’Orléans la résolution de ladite compagnie.

Le mardi 9 mars 1649, de relevée, messieurs les députés étant assemblés chez M. le premier président, M. le président Le Coigneux a rapporté que, suivant l’arrêté du matin, il avoit été avec M. Viole trouver M. le duc d’Orléans au château de Ruel, où étoit avec lui M. le prince ; et lui avoit fait entendre que la compagnie accordoit l’article de la cessation d’assemblée comme il désiroit, pour le respect qu’elle portoit au Roi, à la Reine, à sa personne et à M. le prince, et pour le désir qu’elle avoit de la paix ; et se promettoit qu’il donneroit à ladite compagnie satisfaction sur ses demandes et sur les réponses faites aux articles proposés de sa part, après qu’elle avoit consenti un article d’importance, et qui donnoit en quelque façon atteinte à la liberté et à l’autorité du parlement. Que M. le duc d’Orléans lui avoit répondu qu’en matière de conférence, si l’on ne tomboit d’accord de tous les articles, les autres accordés ne servoient de rien ; que M. le prince avoit dit la même chose : qu’ayant repris la parole, il leur avoit dit qu’il y avoit des articles contre toute raison et apparence ; que les compagnies ne les consentiroient jamais : par exemple le premier. M. le prince l’interrompit, et dit qu’il ne disoit pas cela comme député ; et que si cela étoit, on sauroit bien que lui répondre. Et continuant, mondit sieur le président Le Coigneux dit qu’il avoit répondu avec liberté, adressant la parole audit sieur duc d’Orléans : que quand il seroit encore d’une condition plus relevée qu’il n’étoit, il devoit croire que ce n’étoit pas le moyen d’avoir les cœurs et les affections des hommes, en ne leur témoignant que des effets de haine et de colère ; et s’étoient retirés. A été lue ensuite une lettre du prevôt des marchands datée de ce jour, écrite aux échevins députés.

Le mercredi 10 mars 1649, du matin, messieurs les députés étant assemblés chez M. le premier président, M. le président de Nesmond a rapporté que, suivant l’arrêté du jour d’hier, il avoit été avec M. Menardeau au château de Ruel pour parler à M. le