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Après la lecture de ladite lettre, M. le président de Mesmes a fait récit de ce qui s’étoit passé le jour d’hier en l’assemblée, en laquelle M. le premier président n’avoit point assisté à cause de son indisposition et il a été délibéré ensuite sur les propositions faites par M. le duc d’Orléans, et arrêté à l’égard du premier article que le siège de Paris étant levé, messieurs du parlement se transporteront en corps à Saint-Germain, pour remercier le Roi et la Reine régente en France de la paix qu’il aura plu à Leurs Majestés donner à la ville de Paris, et pour faire tenir son lit de justice pour y publier la déclaration qui sera concertée avec lesdits députés pour le rétablissement de la tranquillité du royaume, sans y faire aucune autre fonction. Qu’incontinent après, mes dits sieurs du parlement s’en retourneront à Paris continuer les fonctions ordinaires de leurs charges. À l’égard du deuxième article, que les ordonnances et déclarations vérifiées au parlement, concernant le fait de la justice, police et finance, particulièrement celles des mois de mai, juillet et octobre dernier, seront exécutées ; et que n’y étant rien innové, le parlement ne s’assemblera que pour la réception des officiers, et tenir les mercuriales pendant le reste de la présente année 1649. Pour le troisième article, que le Roi et la Reine régente seront très-humblement suppliés de n’y point insister.

Ledit jour dimanche 7 mars 1649, de relevée, messieurs les députés étant assemblés chez M. te premier président, le sieur de Saintot, maître des cérémonies, a frappé à la porte de la chambre, et demandé à parler à quelques-uns desdits députés. Il a été fait entrer, et a été chargé de la part de l’assemblée d’aller chez M. Le Tellier, secrétaire d’État, faire plainte de ce qu’on avoit retenu le courrier de ladite assemblée à Saint-Cloud depuis sept heures du soir jusqu’à sept heures du matin. Et a ledit sieur Saintot présenté un paquet cacheté ;’et le paquet ouvert, il s’est trouvé des articles dont a été fait lecture, lesquels ont été mis entre les mains des députés ci-devant nommés, pour dresser les articles de l’assemblée, afin d’en dresser d’autres qui serviroient de réponses. Il a été ensuite délibéré sur la lettre écrite par M. le président de Bellièvre, et sur la réponse faite à la première proposition de messieurs les députés ; et arrêté que l’on insisterait à ce qu’on laissât quelques