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tout d’une voix qu’oui. Aussitôt elles ont été portées aux députés de l’autre côté, et puis on a fait la lecture des propositions données de la part de Son Altesse Royal, qui étoient en ces termes : « Le Roi ayant transféré la séance du parlement de Paris à Montargis, pour les raisons qu’il a ci-devant assez déclarées, et depuis trouvé bon que lesdits officiers se rendissent dans trois jours à Saint-Germain près sa personne, pour y tenir son lit et son parlement, Sa Majesté veut que ladite translation soit exécutée et, pour cet effet, elle donne toutes sortes d’assurances pour les personnes charges et biens desdits officiers, lesquels demeureront et feront la fonction de leurs charges près la personne de Sa Majesté jusqu’à ce que par icelle il en ait été autrement ordonné.

« Qu’il ne sera fait aucunes assemblées des chambres dudit parlement pendant trois années, sans la permission expresse de Sa Majesté, si ce n’est pour les mercuriales et réceptions des officiers de la compagnie sans qu’esdites assemblées il puisse être traité d’autres affaires. Et lesdites trois années passées, nul desdits officiers du parlement ne pourra se trouver esdites assemblées qu’après vingt années de service ; et les chambres ne pourront être assemblées pour quelque cause que ce soit, qu’elle a n’ait été jugée légitime et nécessaire par la grand chambre, à laquelle seule il appartient d’en juger. »

Sur lesquelles choses ayant délibéré, il a passé tout d’une voix que l’on n’y pouvoit entendre : et cette réponse a été ainsi portée aux députés de Son Altesse Royale. Avant que de se retirer il a été dit que le sieur de La Roussiére, aussitôt après son arrivée, avoit eu des gardes ; qu’il n’avoit pu déposer la créance qu’il avoit vers le parlement, et qu’il l’avoit fait loger chez M. Le Tellier. Il a été trouvé à propos de demander qu’il eût liberté de venir exposer sa créance, et de faire plainte de ce qu’il avoit été arrêté. Ledit sieur Le Tellier a dit que ledit sieur de La Roussière étant homme de condition, pouvoit être venu pour négocier autre chose que le fait de simples lettres, et que c’étoit la façon d’en user ainsi aux personnes de condition : que néanmoins si l’on désiroit l’entendre, que l’on le feroit venir. Et cela ayant été résolu, ledit sieur de Sainlot l’est allé querir. Étant entré, et lui ayant baillé séance derrière