Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/385

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

coup de joie, puisqu’elles commencent à vous faire voir quelques lumières de ce que vous avez tant souhaité, et qu’elles vous tirent de ces difficultés où vous avoit mis l’appréhension de voir le gouvernement de son archevêché désert et abandonné. J’aurois au sortir du conclave donné ces ordres, si je n’eusse mieux aimé que vous les eussiez reçus en même temps que je reçois des mains de Sa Sainteté la plénitude de la puissance archiépiscopale, par le pallium qui en est la marque et la consommation. Je prie Dieu de me donner les grâces nécessaires pour l’employer selon mes obligations à son service et à sa gloire ; et je vous demande vos prières, qui implorent sur moi les bénédictions du ciel. Je les espère de votre charité, et je suis, messieurs, votre très-affectionné serviteur et confrère, le cardinal de Retz, archevêque de Paris.

« De Rome, ce 22 mai 1655. »


Cette lettre eut tout l’effet que je pouvois désirer. Le chapitre, qui étoit très-bien disposé pour moi, quitta avec joie l’administration. Il ne tint pas à la cour de l’en empêcher ; mais elle ne trouva pour elle dans ce corps que trois ou quatre sujets, qui n’étoient pas l’ornement de leur compagnie.

M. d’Abingny, du nom de Stuart, s’y signala autant par sa fermeté que le bonhomme Vantadour s’y fit remarquer par sa foiblesse. Enfin mes grands vicaires reprirent avec courage le gouvernement de mon diocèse et M. le cardinal Mazarin fut obligé de leur faire donner une lettre de cachet pour les tirer de Paris, et les faire venir à la cour pour une seconde fois. Je vous rendrai compte de la suite de cette violence, après