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ce sujet n’est qu’un renouvellement de ce que nous voyons avoir été établi par les conciles de France, qui défendent à tous évêques d’ordonner des clercs, et de consacrer des autels dans une église à qui la mort a ravi son propre pasteur, n’est-il pas visible que ce qui n’auroit pas été légitime quand mon siége auroit été vacant par ma mort le peut être encore moins par la violence qu’on a exercée contre moi vivant et en liberté ; et que la précipitation avec laquelle on s’est porté à cette entreprise la rend tout-à-fait inexcusable, et digne de toutes les peines les plus sévères des saints canons ?

« Mais il est temps, messieurs, que l’Église de Paris sorte de l’oppression sous laquelle elle gémit, et qu’elle rentre dans l’ordre dont une violence étrangère l’a tirée. Je ne doute point que ceux qui ont eu même le moins de fermeté pour s’opposer à l’impétuosité de ce torrent ne bénissent Dieu lorsqu’ils verront cesser tous les prétextes qui ont donné lieu à ce scandaleux interrègne de la puissance épiscopale. On ne peut plus dire que l’on ignore le lieu où je suis ; on ne peut plus me considérer comme enfermé dans un conclave. Je ne puis plus trouver moi-même de prétextes ni de couleur à cette longue patience si contraire à toutes les anciennes pratiques de l’Église, et qui me donneroient un scrupule étrange, si Dieu, qui pénètre les cœurs, ne voyoit dans le mien que la cause de mon silence n’a été que ce profond respect que j’ai toujours conservé et que je conserverai éternellement pour tout ce qui porte le nom du Roi, et l’espérance que les grandes et saintes inclinations qui brillent dans l’ame de Sa Majesté le porteroient à connoître l’injure