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comtat d’Avignon, il ne cessa point pour cela de conduire son évêché, non-seulement par son grand vicaire, mais aussi par ses ordres et ses réglemens, qu’il envoyoit du lieu de sa retraite, et dont j’en ai vu moi-même de publics et d’imprimés ?

« Pour être à Rome, qu’on peut appeler la patrie commune de tous les évêques, perd-on le droit que l’on conserve dans Avignon ? Et pourquoi l’Église ne jouira-t-elle pas, sous le règne du plus chrétien et du plus pieux prince du monde, de l’un des plus sacrés et des plus inviolables de ses droits dont elle a joui paisiblement sous le règne du feu roi son père ? Mais ce qui m’a causé une sensible douleur a été d’avoir appris qu’il se soit trouvé deux prélats assez indifférens pour l’honneur de leur caractère, et assez dévoués à toutes les passions de mes ennemis, pour entreprendre de conférer les ordres sacrés dans mon église, ou plutôt de les profaner par un attentat étrange ; n’y ayant rien de plus établi dans toute la discipline ecclésiastique que le droit qu’a chaque évêque de communiquer la puissance sacerdotale de Jésus-Christ à ceux qui lui sont soumis, sans qu’aucun évêque particulier le puisse faire contre son gré, que par une entreprise qui le rend digne d’être privé des fonctions de l’épiscopat, dont il viole l’unité sainte, selon l’ordonnance de tous les anciens conciles, que celui de Trente a renouvelée.

« Que si les conciles, lors même que le siége est vacant par la mort d’un évêque, défendent au chapitre de faire conférer les ordres sans une grande nécessité, telle que seroit une vacance qui dureroit plus d’un an ; et si ce que le concile de Trente a établi sur