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des personnes libres, mais comme des personnes réduites dans les dernières extrémités. Ils ont souffert dans ce rencontre le combat que décrit saint Paul de la chair contre l’esprit ; et ils peuvent dire sur ce sujet : « Nous n’avons pas fait le bien que nous voulions ; mais nous avons fait le mal que nous ne voulions pas. »

« Tout le monde sait que, lorsqu’on vous a fait prendre l’administration spirituelle de mon diocèse, mes grands vicaires n’étoient que depuis peu de jours absens, et qu’il y avoit sujet de croire qu’ils seroient bientôt de retour. Or, qui jamais ouït dire qu’un diocèse doive passer pour désert et abandonné, et qu’on doive obliger un chapitre usurper l’autorité de son évêque quatre jours après qu’on aura mandé ses grands vicaires à la cour ? Le passage même des Décrétales qu’on m’a écrit avoir été l’unique fondement de cet avis, ne détruit-il pas clairement ce qu’on veut qu’il établisse ? Si un évêque, dit ce décret du pape Boniface viii est pris par des païens ou des schismatiques, ce n’est pas le métropolitain, mais le chapitre, qui doit administrer le diocèse dans le spirituel et le temporel, comme si le siége étoit vacant par mort, jusqu’à ce que l’évêque sorte des mains de ces païens ou de ces schismatiques, et soit remis en liberté ; ou que le Pape, à qui il appartient de pourvoir aux nécessités de l’Église, et que le chapitre doit consulter au plus tôt sur cette affaire, en ait ordonné autrement.

« Voilà ce qu’est ce décret, c’est-à-dire la condamnation formelle de tout ce qu’on a voulu entreprendre contre l’autorité que Dieu m’a donnée :