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où j’étois ; pour purger ma conduite de tout air de précipitation, j’en formai une lettre que j’écrivis au chapitre de Notre-Dame de Paris et que j’insérerai ici, parce qu’elle vous fera connoître d’une vue ce qui se passa depuis ma liberté à cet égard.


« Messieurs,

« Comme une des plus grandes joies que je ressentis aussitôt après que Dieu m’eut rendu la liberté fut de recevoir les témoignages si avantageux d’affection et d’estime que vous me rendîtes, et en particulier par la réponse obligeante que vous fîtes d’abord à la lettre que je vous avois écrite, et en public par les publiques actions de grâces que vous offrîtes à Dieu pour ma délivrance, je vous puis aussi assurer que, parmi tant de traverses et de périls que j’ai courus depuis, je n’ai point eu d’affliction plus sensible que celle d’apprendre les tristes nouvelles de la manière dont on a traité votre compagnie pour la détacher de mes intérêts, qui ne sont autres que ceux de l’Église, et pour vous faire abandonner, par des résolutions forcées et involontaires, celui dont vous aviez soutenu le droit et l’autorité avec tant de vigueur et tant de constance. La fin qu’il a plu à Dieu de donner à mes voyages et à mes travaux en me conduisant dans la capitale du royaume de Jésus-Christ, et l’asyle le plus ancien et le plus sacré de ses ministres persécutés par les grands du monde, n’a pu me faire oublier ce qu’on a fait dans Paris pour vous assujettir.

    de France, et dont nous avons donné un extrait dans la Notice sur Port-Royal. Sa lettre au chapitre de Notre-Dame de Paris sortoit des mêmes mains.