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l’explication du tiers parti, d’examiner les inconvéniens et les avantages de ce dernier. Le premier avantage que je remarque est qu’il a l’air de sagesse, qui est toujours bon, parce que la prudence est celle des vertus sur laquelle le commun des hommes distingue moins justement l’essentiel de l’apparent. Le second est que, comme il n’est pas décisif, il laisse ou paroît toujours laisser Son Altesse Royale dans la liberté du choix, et par conséquent dans la faculté de prendre ce qui lui pourra convenir dans le chapitre des accidens. Le troisième avantage de cette conduite est que tant que Monsieur la suivra, il ne renoncera pas à la qualité de médiateur, que sa naissance lui donne naturellement, et laquelle toute seule lui peut donner lieu en un moment, pourvu qu’il soit bien pris, de revenir avec fruit de tous les pas désagréables à la cour qu’il a faits jusqu’ici, et qu’il sera peut-être obligé de faire à l’avenir. Voilà, à mon sens, les trois sortes d’utilité qui se peuvent remarquer dans la conduite que Monsieur a prise. Pesons-en les inconvéniens : ils se présentent en foule, et ma plume auroit peine à les démêler. Je ne m’arrête qu’au capital, parce qu’il embrasse tous les autres. Son Altesse Royale offense tous les partis, en donnant de la force à l’unique avec lequel il ne veut point de réconciliation, assez apparemment pour abattre le sien propre aussi bien que les autres, et trop même certainement pour obliger celui de M. le prince à s’accommoder avec la cour ; et cela justement dans le même moment qu’il lui en donne à un prétexte très-spécieux, puisqu’il assiste tous les