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roit à délibérer ne seroit pas s’il faudroit s’unir à M. le prince, mais ce qu’il faudroit que Monsieur fît pour se tenir M. le prince soumis à lui-même ; et cette soumission de M. le prince à Son Altesse Royale est une des principales raisons qui m’avoient obligé de lui proposer le tiers parti, sur lequel il faut que je m’explique un peu plus au long, parce qu’il est nécessaire de le traiter conjointement avec le quatrième qui est celui de prendre quelque chose de tous les quatre. M. le prince a fait des pas vers l’Espagne qui ne se peuvent jamais accorder que par miracle avec la pratique du parlement ; et lui ou ceux de son parti en font journellement vers la cour qui s’accordent encore moins avec la constitution présente de ce corps. Monsieur est inébranlable dans la résolution de ne se point séparer de ce corps : ce qu’il seroit obligé de faire, s’il s’unissoit de tout point avec un prince qui, d’un côté par ses négociations, ou au moins par celles de ses serviteurs avec le Mazarin, donne des défiances continuelles à cette compagnie, et qui l’oblige en même temps une fois ou deux par jour, par sa jonction publique avec l’Espagne, à se déclarer ouvertement contre lui. Il se trouve que Monsieur, dans le même instant qu’il ne peut s’unir avec M. le prince par la considération que je viens de dire ; il se trouve, dis-je, qu’il est obligé d’empêcher que M. le prince périsse, parce que sa ruine donneroit trop de force au cardinal. Cela supposé, il ne reste plus de choix qu’entre le tiers parti et celui que Son Altesse Royale suit aujourd’hui. Il est donc à propos, avant que d’entrer dans le détail et dans