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rin ou à s’unir intimement avec M. le prince ; ou à faire un tiers parti dans le royaume, ou à demeurer en l’état où il est aujourd’hui, c’est-à-dire à tenir un peu de tous les côtés : avec la Reine, en demeurant uni avec le parlement, qui, en frondant contre le cardinal, ne laisse pas de garder des mesures, à l’égard de l’autorité royale, qui rompent deux fois par jour celles de M. le prince : avec M. le prince, en joignant ses troupes avec celles de M. de Nemours : avec le parlement, en parlant contre le Mazarin, et en ne se servant pas toutefois de l’autorité que sa naissance et l’amour que le peuple de Paris a pour lui lui donnent, pour pousser cette compagnie plus loin qu’elle ne veut aller. De ces quatre parties, le premier, qui est de se raccommoder avec le cardinal, a toujours été exclues des délibérations par Son Altesse Royale, parce qu’elle a supposé qu’il n’étoit ni de sa dignité ni de sa sûreté. Le second, qui est de s’unir absolument et entièrement avec M. le prince, n’y a pas été reçu non plus, parce que Monsieur n’a pas voulu se pouvoir seulement imaginer qu’il eût été capable de se proposer à soi-même (ce sont les termes dont il s’étoit servi) de se séparer du parlement, et de s’abandonner par ce moyen, et à la discrétion de M. le prince, et au retour de M. de La Rochefoucauld. Le troisième parti, qui est celui d’en former un troisième dans le royaume, a été rejeté par Son Altesse Royale, et parce qu’il peut avoir des suites trop dangereuses pour l’État, et parce qu’il ne pourroit réussir qu’en forçant le parlement à prendre une conduite contraires à ses ma-