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le retour du cardinal), seroit purement sur le compte de la cour, à la décharge et à l’honneur même de Monsieur. Voilà mes pensées touchant le premier parti ; voici mes réflexions sur le second, qui est celui de continuer, ou plutôt de renouveler la guerre.

« Monsieur ne le peut plus faire, à mon sens, qu’en retenant M. le prince auprès de lui. La cour a gagné beaucoup de terrain dans les provinces, particulièrement où l’ardeur des parlemens est beaucoup attiédie. Paris même n’est pas, à beaucoup près comme il étoit ; et quoiqu’il s’en faille beaucoup qu’il ne soit aussi comme on le veut persuader à la cour, il est constant qu’il est nécessaire de le soutenir, et que les momens même commencent à y devenir précieux. La personne de M. le prince n’y est pas aimée ; sa valeur, sa naissance, ses troupes y sont toujours d’un très-grand poids, enfin je suis persuadé que si Monsieur prend le second parti, le premier pas qu’il doit faire est de s’assurer de monsieur son cousin. Le second, à mon avis, est de s’expliquer publiquement, sans délai, et dans le parlement et dans l’hôtel-de-ville, de ses intentions, et des raisons qu’il a de les avoir ; d’y faire mention des avances qu’il a faites par moi à la cour, et du dessein formé qu’elle a de rentrer dans Paris sans donner aucunes sûretés ni aux compagnies souveraines, ni à la ville ; de la résolution que lui Monsieur, a prise de s’y opposer de toute sa force, et de traiter comme ennemis tous ceux qui, directement ou indirectement auront le moindre commerce avec elle. Le troisième pas, à mon opinion,