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des avis ! » Je sus cette particularité trois jours après par Varennes, à qui M. de Bullion lui-même l’avoit dite.

Il ne seroit pas juste d’oublier en ce lieu la mort de M. de Nemours, qui fut tué en duel dans le Marché aux Chevaux, par M. de Beaufort[1]. Vous vous pouvez souvenir de ce que je vous ai dit de leur querelle, à propos du combat de Gergeau. Elle se renouvela par la dispute de la préséance dans le conseil de Monsieur. M. de Nemours força presque M. de Beaufort à se battre ; il y périt sur-le-champ d’un coup de pistolet à la tête. M. de Villars, que vous connoissez, le servoit en cette occasion ; et il tua Héricourt, lieutenant des gardes de M. de Beaufort. Je reviens au Luxembourg.

Vous croyez aisément que la confusion de Paris n’aidoit pas à mettre l’ordre dans la cour de Monsieur. La mort de M. de Valois, qui arriva le jour de la Saint-Laurent, y mit la douleur, qui fait toujours la consternation quand elle tombe sur le point de l’incertitude et de l’embarras. Un avis donné à Monsieur justement dans ce temps par madame de Choisy, d’une négociation de M. de Chavigny avec la cour, du détail de laquelle je vous parlerai dans la suite, le toucha infiniment. Les nouvelles qui venoient de tous côtés, assez mauvaises pour le parti, le trouvant en cet état, agitoient encore plus son esprit qu’il ne l’étoit dans son assiette naturelle, quoiqu’elle ne fût jamais bien ferme. Persan avoit été obligé de rendre Montrond à Paluau, qui fut fait maréchal de France après cette expédition. M. le comte d’Harcourt avoit presque

  1. 30 juillet 1652. (A. E.)