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ture du reste de cette histoire, qui n’est que particulière ; et il m’a été impossible de les trouver, parce que la figure que j’ai faite, quoique médiocre, dans les temps qui ont précédé et qui ont suivi ceux dans lesquels je n’ai point agi, leur donne tant de rapport et tant d’enchaînement les uns avec les autres, qu’il seroit très-difficile que l’on pût vous les bien faire entendre, si on les délioit tout-à-fait, Voilà ce qui m’oblige à continuer le récit de ce qui se passa dans ce temps-la, que j’abrégerai toutefois le plus qu’il me sera possible, parce que ce n’est jamais qu’avec une extrême peine que j’écris sur les mémoires d’autrui. J’y poserai les faits, je n’y raisonnerai point, je déduirai ce qui m’y paroîtra le plus de poids, j’omettrai ce qui me semblera le plus léger ; et en ce qui regarde les assemblées du parlement, je n’observerai les dates qu’à l’égard de celles qui ont produit des délibérations considérables. Je ne parlerai pas seulement des autres ; et je suis persuadé que je vous les représente plus que suffisamment, en vous disant qu’elles ne furent presque employées qu’en déclamations contre le cardinal, en plaintes et en arrêts contre les insolences et les séditions du peuple, et en désaveux faits par messieurs les princes de ces séditions, qui dans la vérité n’étoient au moins pour la plupart que trop naturelles.

Le premier juin, Monsieur envoya au parlement pour savoir quelle place il donneroit à M. le duc de Lorraine dans l’assemblée des chambres. Il répondit tout d’une voix que M. de Lorraine étant ennemi de l’État, il ne lui en pouvoit donner aucune. Monsieur, qui me fit l’honneur de venir chez moi deux ou trois