Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
77
DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

qui s’étoit passé le 11, renvoya la requête à l’assemblée des chambres.

Le 19 n’y eut point d’assemblée.

Le 20, Monsieur et M. le prince vinrent au Palais et toute la séance se passa à contester si le président Charton, qui avoit fait sa plainte le jour du prétendu assassinat de Joly, opineroit ou n’opineroit pas. Il fut exclus, et avec justice.

Le 21 parlement ne s’assembla pas.

Cependant la Fronde ne s’endormoit pas, et je n’oubliai rien de tout ce qui pouvoit servir au rétablissement de nos affaires. Presque tous nos amis étoient désespérés, tous étoient affoiblis le maréchal de La Mothe même se laissa toucher à l’honnêteté que M. le prince lui fit de le tirer du pair ; et s’il ne nous abandonna pas, il mollit beaucoup. Je suis obligé de faire en cet endroit l’éloge de Caumartin. Il étoit mon allié, Estri mon cousin germain ayant épousé une de ses tantes. Il avoit déjà quelque amitié pour moi, mais nous n’étions en nulle confidence. Il s’unit intimement avec moi le lendemain de l’éclat de La Boulaye, et entra dans mes intérêts lorsqu’on me croyoit abîmé. Je lui donnai ma confiance par reconnoissance et je la continuai au bout de huit jours ; par l’estime que j’eus pour sa capacité qui passoit son âge.

Ce que je trouvai de plus ferme à Paris, dans la consternation, furent les curés[1]. Ils travaillèrent dans ces sept ou huit jours-là parmi le peuple avec un zèle incroyable ; et celui de Saint-Gervais, frère de l’avo-

  1. Les curés : Presque tous avoient embrasse la cause du jansénisme. Ils favorisoient la Fronde par tous les moyens qui étoient eu leur pouvoir.