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à Limours, pour faire voir, dit-il à la Reine, qu’il n’entroit en rien de tout ce que M. le prince faisoit.

Le lundi 28, et le lendemain, M. le prince fit tous ses efforts au parlement pour obliger la compagnie à presser la Reine, ou à le justifier, ou à donner des preuves de l’écrit qu’elle avoit envoyé contre lui. Mais M. le premier président demeura ferme à ne souffrir aucune délibération jusqu’à ce que M. le duc, d’Orléans fût revenu ; et comme il étoit persuadé qu’il ne reviendroit pas sitôt, il consentit qu’il fût prié par la compagnie de venir prendre sa place. M. le prince y alla lui-même l’après-dînée du 29, accompagné de M. de Beaufort, pour l’en presser. Il n’y gagna rien ; et Jouy vint à minuit de la part de Monsieur, pour me dire ce qui s’étoit passé dans leur conversation, et pour me commander d’en rendre compte à la Reine dès le lendemain.

Le lendemain, qui fut le 30, M. le prince vint au Palais, et il eut le plaisir de voir jouer à M. de Vendôme l’un des plus ridicules personnages que l’on se puisse imaginer. Il demanda acte de la déclaration qu’il faisoit, qu’il n’avoit pas ouï parler, depuis l’année 1648, de la recherche de mademoiselle de Mancini ; et vous pouvez croire qu’il ne persuada personne. M. le prince ayant demandé ensuite au premier président si la Reine avoit répondu aux remontrances que la compagnie lui avoit faites sur ce qui le regardoit, on envoya querir les gens du Roi. Ils dirent qu’elle avoit remis à répondre au retour de M. le duc d’Orléans, qui étoit à Limours. M. le prince se plaignit de ce délai comme d’un déni de justice. Beaucoup de voix s’élevèrent ; et M. le premier pré-