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dame de Longueville à Montrond ; les Espagnols dans Stenay ; les intelligences avec l’archiduc ; la séparation de ses troupes d’avec celles du Roi. Le commencement de cet écrit était orné d’une protestation solennelle de ne jamais rappeler le cardinal Mazarin, et la fin d’une exhortation aux compagnies souveraines, et à l’hôtel-de-ville de Paris, de se maintenir dans la fidélité.

Le jeudi 17 d’août 1651, sur les dix heures du matin, cet écrit fut lu, en présence du Roi et de la Reine, et de tous les grands qui étoient à la cour, à messieurs du parlement, qui avoient été mandés par députés au Palais-Royal. L’après-dînée, la même cérémonie se fit au même lieu à l’égard de la chambre des comptes, de la cour des aides et du prévôt des marchands.

Le vendredi 18, M. le prince, fort accompagné, se trouva à l’assemblée des chambres, qui se faisoit pour la réception d’un conseiller. Il dit à la compagnie qu’il la supplioit de lui faire justice sur les impostures dont on l’avoit noirci dans l’esprit de la Reine ; que s’il étoit coupable, il se soumettoit être puni ; que s’il étoit innocent, il demandoit le châtiment de ses calomniateurs ; que comme il avoit impatience de se justifier, il prioit la compagnie de députer sans délai vers M. le duc d’Orléans, pour l’inviter à venir prendre sa place. M. le prince crut que Monsieur ne pourroit pas tenir contre une semonce du parlement : il se trompa ; et Menardeau et Doujat, que l’on y envoya sur l’heure, rapportèrent pour toute réponse qu’il avoit été saigné, et qu’il ne savoit pas même quand sa santé lui permettroit d’assister à la délibération. M. le prince alla chez lui au sortir de la déli-