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parlement, qu’elle excluoit pour jamais le cardinal du ministère, nous met en droit, sans blesser l’autorité royale qui vous doit être sacrée, de chercher toutes les assurances possibles à cette parole, qui ne lui doit pas être moins inviolable. C’est à quoi Son Altesse Royale doit s’appliquer, et avec dignité et avec succès. Il ne doit point, à mon opinion, prendre le change et il doit faire craindre qu’on ne lui veuille donner, en lui proposant des diversions qui ne sont que frivoles au prix de ce qu’il y a effectivement à faire. Ce qui presse véritablement est de bien fonder la déclaration contre le cardinal. La première que l’on a portée étoit son panégyrique : celle à laquelle on travaille n’est, au moins à ce qu’on nous a dit, fondée que sur les remontrances du parlement et sur le consentement de la Reine ; et ainsi elle pourroit être expliquée dans le temps. Son Altesse Royale peut dire demain à la compagnie que la fixation, pour ainsi dire de cette déclaration est la précaution véritable et solide à laquelle il faut s’appliquer ; et que cette fixation ne peut être plus sure qu’en y insérant que le Roi exclut le cardinal, de tout son royaume et de ses conseils, parce qu’il est de notoriété publique et incontesté table que c’est lui qui a rompu la paix générale à Munster. Si Monsieur éclate demain sur ce ton, je lui réponds de se voir faire agréer le soir par la Reine. Il se réunit avec elle en donnant une cruelle atteinte au Mazarin : il se donne l’honneur dans le public de le pousser personnellement et solidement, et il l’ôte à M. le prince, en faisant voir qu’il affecte de n’attaquer que son ombre. Il fait connoître à