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[1649] MÉMOIRES

Le 15, ce procès-verbal et ces articles furent lus : ce qui ne passa pas sans beaucoup de chaleur et de picoteries. On arrêta enfin de concevoir l’arrêt en ces termes :

« La cour a accepté l’accommodement et le traité, et a ordonné que les députés du parlement retourneront à Saint-Germain pour faire instance et obtenir la réformation de quelques articles ; savoir, de celui d’aller tenir un lit de justice à Saint-Germain ; de celui qui défend l’assemblée des chambres, que Sa Majesté sera très-humblement suppliée de permettre en certains cas ; de celui qui permet les prêts, qui est le plus dangereux de tous pour le public, à cause des conséquences ; et les députés y traiteront aussi des intérêts de messieurs les généraux et de ceux qui se sont déclarés pour le parti, conjointement avec ceux qu’il leur plaira de nommer pour aller traiter particulièrement en leur nom. »

Le 16, comme on lisoit cet arrêt, Machaut, conseiller, remarqua qu’au lieu de mettre faire instance et obtenir, on avoit écrit faire instance d’obtenir ; et il soutint que le sentiment de la compagnie avoit été que les députés fissent instance et obtinssent, et non pas qu’ils fissent instance d’obtenir. Le premier président et le président de Mesmes s’opiniâtrèrent pour le contraire : la chaleur fut grande dans les esprits ; et comme on étoit sur le point de délibérer, Saintot, lieutenant des cérémonies, rendit au premier président une lettre de M. Le Tellier, qui lui témoignoit la satisfaction que le Roi avoit de l’arrêté du jour précédent, et qui lui envoyoit des passeports pour