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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

de ces maladies compliquées, dans lesquelles le remède que vous destinez pour la guérison d’un symptôme en aigrit quelquefois trois ou quatre autres.

Le 13, les députés de Ruel étant entrés au parlement, qui étoit bien ému, M. d’Elbœuf, désespéré d’un paquet qu’il avoit reçu de Saint-Germain la veille à onze heures du soir, leur demanda brusquement, contre ce qui avoit été arrêté chez M. de Bouillon, s’ils avoient traité de quelques intérêts des généraux. Le premier président ayant voulu répondre, par la lecture du procès-verbal, de ce qui s’étoit passé à Ruel, il fut presque accablé par un bruit confus, mais uniforme, de toute la compagnie, qui s’écria qu’il n’y avoit point de paix ; que le pouvoir des députés avoit été révoqué ; qu’ils avoient abandonné lâchement et les généraux et tous ceux à qui la compagnie avoit accordé arrêt d’union. M. le prince de Conti dit assez doucement qu’il s’étonnoit qu’on eût conclu sans lui et sans les généraux : à quoi M. le premier président répliqua qu’ils avoient toujours protesté qu’ils n’avoient point d’autres intérêts que ceux de la compagnie, et que de plus il n’avoit tenu qu’à eux d’y députer. M. de Bouillon, qui commença à sortir de son logis ce jour-là, dit que le cardinal Mazarin demeurant premier ministre, il demandoit pour toute grâce au parlement de lui obtenir un passeport pour sortir en sûreté hors du royaume. Le premier président lui dit qu’on avoit eu soin de ses intérêts ; qu’il avoit insisté lui-même sur la récompense de Sedan, et qu’il en auroit satisfaction. Mais M. de Bouillon lui témoigna que ce discours n’étoit qu’en l’air, et qu’il ne se sépareroit jamais des autres généraux. Le bruit