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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

XI. Le Roi fera expédier des lettres pour la révecation des semestres du parlement d’Aix, conformément aux articles accordés entre les députés de Sa Majesté et ceux du parlement et du pays de Provence, du 21 février.

XII. La Bastille sera remise entre les mains du Roi, etc.

M. de Bouillon fut extrêmement surpris quand il apprit que la paix étoit signée ; et madame de Bouillon se jetant sur le lit de monsieur son mari, s’écria : « Ah ! qui l’eût dit ? Y avez-vous seulement jamais pensé ? — Non, madame, lui répondis-je, je n’ai pas cru que le parlement pût faire la paix aujourd’hui ; mais j’ai cru, comme vous savez, qu’il la feroit très-mal, si nous le laissions faire. Il ne m’a trompé qu’au temps. » M. de Bouillon prit la parole : « Il ne l’a que trop dit, il ne nous l’a que trop prédit : nous avons fait la faute tout entière. » Je vous confesse que ce mot de M. de Bouillon m’inspira une nouvelle espèce de respect pour lui : car il est, à mon sens, d’un plus grand homme de savoir avouer sa faute, que de savoir ne la pas faire. Comme nous consultions sur ce qu’il y avoit à faire, M. le prince de Conti, M. d’Elbœuf, M. de Beaufort et M. de La Mothe entrèrent dans la chambre, qui ne savoient rien de la nouvelle, et qui venoient chez M. de Bouillon lui communiquer une entreprise que Saint-Germain d’Apchon avoit formée sur Lagny, où il avoit quelque intelligence. Ils furent surpris de la signature de la paix ; et d’autant plus que tous leurs négociateurs, selon le style ordinaire de ces sortes