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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

avoit paru dans le peuple, le 10, l’y fortifioit ; et qu’il avoit persuadé, quoiqu’avec peine, le premier président.

Il accompagnoit ce récit de tant de circonstances, que je crois qu’il disoit vrai. Feu M. le duc d’Orléans et M. le prince m’ont dit que l’opiniâtreté avec laquelle le premier président et le président de Mesmes défendirent, le 8, le 9 et le 10, quelques articles, n’avoit guère de rapport à cette résolution que le président de Mesmes disoit avoir prise dès le 8. Longueil, un des députés, étoit persuadé de la vérité de ce que disoit le président de Mesmes. Le cardinal Mazarin, à qui j’en ai parlé depuis la guerre, me le confirma, en se donnant pourtant la gloire d’avoir rectifié cet avis, qui étoit, ajouta-t-il, « de soi très-dangereux, si je n’eusse pénétré les sentimens de M. de Bouillon et les vôtres. Je savois que vous ne vouliez pas perdre le parlement par le peuple, et que M. de Bouillon vouloit, préférablement à toutes choses, attendre son frère. »

La paix fut donc signée, après plusieurs contestations, le 11 mars 1649 et les députés consentirent avec beaucoup de difficulté que le cardinal Mazarin y signât avec M. le duc d’Orléans et M. le prince, qui étoient les députés nommés par le Roi. Voici les articles :

I. Le parlement se rendra à Saint-Germain : il y sera tenu un lit de justice, où la déclaration contenant les articles de la paix sera publiée ; après quoi il retournera faire ses fonctions ordinaires à Paris ;

II. Ne sera fait aucune assemblée des chambres