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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

pour le parti, avoit des envoyés auprès de M. de Longueville, on le remercia de la part de toute la compagnie, comme lui ayant apporté des nouvelles très-agréables.

Le 11, un envoyé de M. de La Trémouille demanda audience au parlement, à qui il offrit de la part de son maître huit mille hommes de pied et deux mille chevaux ; et qu’il prétendoit être en état de marcher dans deux jours, pourvu qu’il plût à la compagnie de permettre à M. de La Trémouille de se saisir des deniers royaux dans les recettes générales de Poitiers, de Niort, et des autres lieux dont il étoit déjà assuré. Le parlement lui fit de grands remercîmens, lui donna arrêt d’union, avec plein pouvoir sur les recettes générales ; et le pria d’avancer ses levées avec diligence.

L’envoyé n’étoit pas sorti du Palais, que le président de Bellièvre dit à la compagnie que le premier président la supplioit de lui envoyer un nouveau pouvoir d’agir à la conférence, parce que l’arrêt du jour précédent lui avoit ordonné, et à lui et aux autres députés, de surseoir. Le président de Bellièvre n’eut autre réponse, sinon qu’on leur donneroit ce pouvoir quand la quantité de blé qui avoit été promise auroit été reçue.

Un instant après, Roland, bourgeois de Reims, qui avoit maltraité personnellement et chassé de la ville M. de La Vieuville[1], lieutenant de roi dans la province, parce qu’il s’étoit déclaré pour Saint-Germain, présenta requête au parlement contre les offi-

  1. Charles, second du nom, duc de La Vieuville, mort en 1698. (A. E.)