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[1649] MÉMOIRES

choit lui-même, et qu’il étoit déjà sorti de Bruxelles ; qu’il les supplioit de considérer que le moindre pas en arrière, après des avances de cette nature, pouvoit faire prendre aux Espagnols des mesures aussi contraires à notre sûreté qu’à notre honneur ; que les démarches si peu concertées du parlement nous donnoient tous les jours de justes appréhensions d’en être abandonnés ; que j’avois ces jours passés avancé et justifié que le crédit que M. de Beaufort et moi avions dans le peuple étoit plus propre à faire du mal, qu’il n’étoit pas de notre intérêt de faire, qu’à nous donner la considération dont nous avions besoin ; qu’il confessoit que nous en tirerions dorénavant de nos troupes davantage que nous n’en avions tiré jusques ici ; mais que les troupes n’étoient pas encore assez fortes pour nous en donner à proportion de ce que nous en avions besoin, si elles n’étoient elles-mêmes soutenues par une protection puissante, au moins dans le commencement : qu’ainsi il falloit traiter et même conclure avec l’archiduc, mais non à toute condition ; que ses envoyés nous portoient la carte blanche, mais que nous devions aviser à ce dont nous la devions remplir ; qu’ils nous promettoient tout, parce que dans les traités le plus fort peut tout promettre, mais que le plus foible s’y doit conduire avec beaucoup de réserve, parce qu’il ne peut pas tout tenir ; qu’il connoissoit les Espagnols ; qu’il avoit déjà eu des affaires avec eux ; que côtoient les gens du monde avec qui il étoit le plus nécessaire de conserver, particulièrement à l’abord, de la réputation ; qu’il seroit au désespoir que leurs envoyés eussent seulement la moindre lueur du balancement