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[1649] MÉMOIRES

de Pomereux, lui en rendoit un compte très-fidèle. Comme le cardinal Mazarin faisoit croire à La Rivière que le seul obstacle qu’il trouvoit au cardinalat étoit M. le prince de Conti, Flamarin crut ne pouvoir rendre un service plus considérable à son ami que de faire une négociation qui les pût disposer à quelque union. Il vit pour cet effet M. de La Rochefoucauld, et il n’eut pas beaucoup de peine à le persuader. Il le trouva au lit, incommodé de sa blessure, et très-fatigué de la guerre civile. Il dit à Flamarin qu’il n’y étoit entré que malgré lui ; et que s’il fût revenu de Poitou deux mois avant le siège de Paris, il eût assurément empêché madame de Longueville d’entrer dans cette misérable affaire ; mais que je m’étois servi de son absence pour l’y embarquer, elle et M. le prince de Conti, parce qu’il avoit trouvé les engagemens trop avancés pour les pouvoir rompre ; que sa blessure étoit encore un nouvel obstacle à son dessein de réunir la maison royale ; que ce diable de coadjuteur ne vouloit point de paix, et qu’il étoit toujours pendu aux oreilles de M. le prince de Conti et de madame de Longueville, pour en fermer toutes les voies ; que son mal l’empéchoit d’agir auprès d’eux comme il eût fait. Il prit ensuite avec Flamarin toutes les mesures qui obligèrent depuis, à ce qu’on a cru, M. le prince de Conti à céder sa nomination au cardinalat à La Rivière.

Je fus informé de tous ces pas par madame de Pomereux ; j’en tirai toutes les lumières qui me furent nécessaires, et je fis dire après par le prévôt des marchands à Flamarin de sortir de Paris, parce qu’il y avoit déjà quelques jours que le temps de son passeport étoit expiré.