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DU CARDINAL DE RETZ.

déré : le chancelier fit à la compagnie une forte rëprimande, en présence du Roi et de toute la cour ; et il fit lire en même temps un second arrêt du conseil, portant cassation du dernier arrêt, défense de s’assembler, sous peine de rébellion ; et ordre d’insérer dans les registres cet arrêt, en la place de celui d’union.

Cela se passa le matin. Dès l’après-dînée, les députés des quatre compagnies se trouvèrent dans la salle de Saint-Louis, au très-grand mépris de l’arrêt du conseil d’en haut. Le parlement s’assembla de son côté à l’heure ordinaire, pour délibérer de ce qui étoit à faire à l’égard de l’arrêt du conseil d’en haut, qui avoit cassé celui d’union, et qui avoit défendu la continuation des assemblées. Vous remarquerez, s’il vous plaît, qu’ils y désobéissoient même en y délibérant, parce qu’il leur avoit été très-expressément enjoint de n’y pas délibérer. Comme tout le monde vouloit opiner avec pompe et avec éclat sur une matière de cette importance, quelques jours se passèrent avant que la délibération pût être achevée : ce qui donna lieu à Monsieur, qui connut infailliblement que le parlement n’obéiroit pas, de proposer un accommodement.

Les présidens à mortier et le doyen de la grand’chambre se trouvèrent au palais d’Orléans avec le cardinal Mazarin et le chancelier. L’on y fit quelques propositions qui furent rapportées au parlement, et rejetées avec d’autant plus d’emportement, que la première, qui concernoit le droit annuel, accordoit aux compagnies tout ce qu’elles pouvoient souhaiter pour leur intérêt particulier. Le parlement affecta de