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DU CARDINAL DE RETZ.

gon, et il prit le parti de faire faire la cérémonie dans la chapelle du Palais-Royal, dont il disoit que le grand aumônier étoit évêque. Comme cette question étoit encore plus importante que l’autre, je lui écrivis pour lui en représenter les inconvéniens. Il étoit piqué, et il tourna ma lettre en raillerie. Je fis voir à la reine de Pologne que si elle se marioit ainsi, je serois forcé, malgré moi, de déclarer son mariage nul ; mais qu’il y avoit un expédient, qui étoit qu’elle se mariât véritablement dans le Palais-Royal mais que l’évêque de Warmie vînt chez moi en recevoir la permission par écrit. La chose pressoit : il n’y avoit point de temps pour attendre une nouvelle permission d’Angers. La reine de Pologne ne vouloit rien laisser de problématique dans son mariage ; et la cour fut obligée de plier et de consentir à ma proposition, qui fut exécutée.

Voilà un récit bien long, bien sec et bien ennuyeux ; mais comme ces trois ou quatre petites brouilleries que j’eus en ce temps-là ont eu beaucoup de rapport aux plus grandes qui sont arrivées dans la suite, je crois qu’il est comme nécessaire de vous en parler ; et je vous supplie par cette raison d’avoir la bonté d’essuyer encore deux ou trois historiettes de cette nature, après lesquelles je fais état d’entrer dans des matières et plus importantes et plus agréables. Quelque temps après le mariage de la reine de Pologne, M. le duc d’Orléans vint le jour de Pâques à Notre-Dame à vêpres ; et un officier de ses gardes ayant trouvé, avant qu’il y fût arrivé, mon drap de pied à ma place ordinaire, qui étoit immédiatement au dessous de la chaire de M. l’archevêque, l’ôta, et y