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lâche action les affaires de ce prince ; au lieu que ses premiers desseins en dévoient être le remède. Aussitôt le parlement envoya vers le Roi pour le supplier très-humblement de commander que personne de sa cour ne sortît de Whitehall, et lui dirent qu’ils avoient découvert une grande trahison où ils croyoient que Sa Majesté n’avoit point de part, et qu’elle seroit bien aise sans doute que les coupables en fussent punis. Hailmot, étant averti que tout étoit découvert, prit aussitôt la fuite. Milord Perci étoit chez le Roi, et milord Germain étoit dans Londres, qui se divertissoit et ne songeoit à rien. La Reine lui écrivit aussitôt de sa main par milord Perci, et lui manda de ne point revenir au palais, et d’aller à son gouvernement qui est une place forte et un port de mer, par où elle crut que lui et milord Perci pourroient se sauver en France. Elle lui donna aussi un passeport de la main du Roi. afin de les faire échapper ensemble de la persécution parlementaire. Le Roi et elle les envoyoient à Portmore, ne croyant pas que Gorrein eût rien découvert de leur entreprise ; car ils s’imaginoient que la négociation de Germain étoit en bon état, et que par quelque autre biais ils avoient été découverts. Milord Perci, apprenant de quelqu’un qu’il rencontra au sortir de la maison royale que c’étoit Gorrein qui avoit trahi le Roi, ne s’amusa point à chercher milord Germain : il lui envoya le billet de la Reine, et se servant du passeport du Roi, il s’échappa et passa en France. Milord Germain, avec l’ordre de la Reine sans passeport, part aussitôt, et s’en va à Portmore trouver Gorrein qui étoit son ami, bien éloigné de penser qu’il avoit manqué de fidélité à son maître et à eux ; il ar-