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dépendans, ceux-là conseillèrent au Roi de convoquer le parlement, afin d’aviser aux moyens de finir la guerre et de faire des levées sur le peuple. Le roi d’Angleterre, qui ne connoissoit pas la malice de ce conseil, se résolut à le suivre, et cette résolution fut sa perte : car ce parlement fut si long-temps assemblé, que ceux qui le composoient eurent le pouvoir de faire périr leur Roi. La première chose qui y fut résolue fut de faire une trêve entre les Écossais et le Roi ; et cependant on ordonna que les deux armées seroient payées, parce qu’ils voulurent prendre du temps pour travailler à brouiller les affaires du Roi, et trouver les moyens de perdre son ministre, dont la ruine rendoit celle de leur Roi plus aisée.

Ce secrétaire d’État, dont j’ai déjà parlé, seconda les desseins du parlement par les intérêts de sa haine, et de la jalousie qu’il avoit contre Strafford son rival. Il porta au parlement des papiers qui leur découvrirent un grand dessein que le vice-roi avoit conçu pour leur abaissement, et pour le service du Roi son maître. Voilà le parlement qui se mutine, qui crie, et qui veut la mort de ce fidèle serviteur. Les parlementaires viennent la demander au Roi, disant qu’il est criminel, qu’il trouble le repos de l’État, qu’il met des défiances dans l’esprit de son maître contre ses bons sujets, et désirent qu’il soit puni. Le Roi d’abord leur résiste, et ne veut point entendre leur demande : il tient bon quelque temps ; mais comme il résiste sans puissance, et qu’il n’a pas de quoi donner de la terreur à ses ennemis, son opposition ne fit qu’augmenter leur fureur. Ce désordre enfin en produisit tant d’autres, que le même vice-roi d’Irlande conseilla le Roi