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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1653]

avoit le plus d’esprit, fit son accommodement avec la cour et celui de toute sa compagnie.

M. le prince, informé de tout cela par Marsin et par Lenet, en eut un chagrin mortel ; et cela augmentoit bien encore le mépris qu’il avoit déjà pour son frère et pour sa sœur. Enfin tous ces mécontentemens vinrent à un point à Bordeaux qu’ils ne pensèrent plus qu’à leurs brouilleries particulières, et point du tout aux affaires de M. le prince.

Dès que le Roi y envoya, qui fut presque aussitôt après son retour à Paris, M. le prince de Conti et madame de Longueville s’accommodèrent sur la mière proposition qu’on leur en fit. Ils obligèrent la ville à s’accommoder aussi ; et ce que ce prince et. cette princesse en trouvèrent de plus satisfaisant, c’est qu’ils se trompèrent l’un l’autre.

M. le prince de Conti traita donc sans la participation de sa sœur avec M. de Candale, où son mariage fut conclu et résolu avec mademoiselle Martinozzi, nièce du cardinal Mazarin.

Madame de Longueville, tout de même, traita de son côté, sans lui en parler, avec M. de Vendôme, qui étoit venu à Bordeaux avec les vaisseaux comme amiral.

Une des conditions du traité de M. le prince de Conti fut que son frère et sa sœur ne reviendroient jamais à Paris ; et une de celui de madame de Longueville fut qu’on travailleroit à la raccommoder avec son mari.

Après ces accommodemens, il ne parut presque plus de restes de troubles dans le royaume, et le peu qu’il en restoit fut bientôt entièrement dissipé. Mais