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[1653] MÉMOIRES

Le prince de Conti et madame de Longueville y prirent du crédit : ils y mirent des gens fort à eux ; et comme cette mutinerie s’augmentoit insensiblement et naturellement, sans le secours même des soins qu’ils y prenoient, ce prince et cette princesse voyant que le parlement, très-bien informé des intentions de M. le prince, ne considéroit que Marsin et Lenet, ils mirent dans la tête des plus mutins de l’Ormée que le parlement devenoit mazarin, et qu’il n’étoit plus dans les intérêts de M. le prince : ce qui les obligea à le pousser si violemment, qu’il fut contraint de sortir de la ville, quoique M. le prince lui eût l’obligation d’avoir été reçu dans la province. Aussi les affaires allèrent-elles toujours en empirant, depuis que M. le prince de Conti et madame de Longueville eurent préféré une assemblée de mutins au parlement cette assemblée de canaille n’étant pas. un appui pour M. le prince aussi solide qu’un corps de cette considération.

Ce même secrétaire du prince de Conti, qui, pour gouverner madame de Longueville, avoit voulu brouiller M. de La Rochefoucauld avec elle ; ce même secrétaire, dis-je, trouva que le ministère de cette princesse lui étoit peu utile, et conclut qu’il lui étoit plus avantageux d’avoir du crédit auprès de son maître par son maître même, que par madame de Longueville. De sorte qu’il trouva encore moyen de la brouiller avec lui : ce qui causa un nouveau désordre dans Bordeaux, et ce qui y fit aller les affaires de M. le prince absolument de travers.

Un nommé Guyonnet, conseiller au parlement de Bordeaux, qui étoit un des hommes du monde qui.