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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1653]

la cour, qu’il se trouva forcé d’y retourner, après avoir pourtant bien balancé et bien retardé. Il y fut convaincu que ses alarmes n’étoient que trop bien fondées, car il y fut arrêté prisonnier[1] : ce qui mit la dernière fin aux troubles, dont il n’y eut plus que les suites, qui furent des accommodemens.

[1653] Peu de temps après que le cardinal de Retz eut perdu la liberté, le cardinal Mazarin revint à Paris[2], où le peuple parut ne se soucier pas davantage de la haine qu’il avoit eue pour lui, que de l’amitié qu’il avoit eue pour les frondeurs.

On jugea que le Mazarin n’avoit ainsi remis son retour après la prison du cardinal de Retz, que pour être en pouvoir de mander et persuader à Rome que les ministres l’avoient résolue et arrêtée sans sa participation, afin que la captivité d’un de ses confrères ne lui fût point imputée.

M. le prince de Conti et madame de Longueville étoient si occupés du soin de reprendre du crédit dans Bordeaux et dans la province, qu’ils ne songèrent en façon du monde qu’ils avoient affaire contre la cour ; et ils croyoient n’avoir d’ennemis que ces deux hommes de confiance que M. le prince avoit laissés : ce qui n’avançoit pas leurs affaires ni celles de son parti.

Il y eut auprès de Bordeaux une assemblée des plus mutins, qui n’étoient que du menu peuple, lesquels s’assemblèrent la première fois dans une maison qu’on nommoit l’Ormée : ce qui fit que l’assemblée se nomma de ce nom.

  1. Il y fut arrêté prisonnier : Le 19 décembre 1652.
  2. Mazarin revint à Paris : Il y fit une entrée solennelle le 9 février 1653.