Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 34.djvu/541

Cette page n’a pas encore été corrigée
539
DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652]

en même temps à ceux qui conduisoient ces intrigues de souffrir qu’il y entrât, et de s’en fier à lui d’aucune. Cependant il ne laissa pas d’en vouloir être..

M. le prince voyant bien qu’il n’y avoit plus rien à faire pour lui, et qu’on ne pouvoit empêcher la ville de faire son accommodement, s’en alla en Flandre avec le duc de Lorraine, qui, par la même raison, s’y en retourna aussi.

Depuis cela on commença à dire à la cour ouvertement que le Roi et la Reine venoient dans peu à Paris : ce qui donna aux Mazarins un nouveau courage, et ce qui acheva d’abattre celui de la Fronde. Le prévôt des marchands alla de la part de la ville et de tous ses habitans supplier le Roi de leur faire l’honneur d’y revenir.

Ensuite de quoi, et avant que d’y rentrer[1], le Roi envoya ordre à M. le duc d’Orléans de s’en aller à Blois, et à mademoiselle sa fille à Bois-le-Vicomte ; mais elle ne s’en tint pas là, et elle voulut aller jusqu’à Saint-Fargeau. On chassa même et le duc de Beaufort et Broussel, sans que le peuple s’en émût non plus que s’il n’avoit jamais entendu parler d’eux.

Il y eut encore quelques particuliers du parlement de chassés, sans compter madame de Montbazon, madame de Châtillon, et même quelques-uns des plus mutins de la halle, sans qu’il parût que personne y songeât.

On fit dans une galerie du Louvre des bancs et un lit de justice comme au palais, et le Roi envoya querir les officiers pour tenir le parlement. Mais comme le Roi ne prétendoit pas que ce parlement fût en

  1. Avant que d’y rentrer : Le Roi rentra à Paris le 21 octobre 1652.