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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652] et du côté de la Fronde, Flamarin, La Roche-Giffard et le baron de Castries. M. de Nemours fut blessé à. la main, et M. de La Rochefoucauld eut une grande. blessure à l’œil.

531. Quoique les troupes du parti de la cour ne fussent point entrées dans Paris, c’étoit pourtant une grande affaire à M. le prince d’y faire entrer les siennes ; et elles n’étoient venues dans ce faubourg qu’en tournant par dehors autour de la ville.’ Le peuple n’étoit plus affectionné à la Fronde dans cette seconde guerre comme il l’avoit été dans la première, et les bourgeois fermoient déjà leurs portes. Mais Mademoiselle, qui dans ce temps-là avoit beaucoup de crédit parmi le peuple, leur persuada de laisser passer les troupes de M. le prince au travers de la ville. En quoi elle lui rendit un si grand service, que sans elle il couroit risque de sa vie. Ensuite de cela, Monsieur envoya demander du secours aux Espagnols et à M. de Lorraine. Ce dernier. vint lui amener ses troupes lui-même ; et ce qui parut fort étrange et fort surprenant, c’est que M. Seguier, chancelier de France, qui étoit dans le parti de Paris, obligea son beau-fils le duc de Sully à donner passage aux Espagnols par Mantes, dont il étoit gouverneur. Si

M. de Lorraine parut empressé à venir secourir Monsieur, de qui il avoit l’honneur d’être beaufrère, il ne le parut pas moins à s’en retourner ; et le roi d’Angleterre (¹) négocią avec lui, en lui offrant de la part de la cour de l’argent qu’il accepta, sans (1) Le roi d’Angleterre : Charles 11, alors réfugié en France, et qui ne rentra dans son royaume qu’en 1660. 34.