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[1652] MÉMOIRES

[1652] MÉMOIRES On dit qu’il étoit à propos que le cardinal s’éloignât pour quelque temps, afin d’apaiser Paris et les autres lieux du royaume, qui se plaignoient tous de son retour. On croyoit fortement dans le public. que cet avis venoit du cardinal lui-même, qui vouloit leur donner cette satisfaction à tous. Mais un jour que Froullé lui demanda quand il partiroit, il trouva ce discours si mauvais, et il y répondit si durement, qu’il fit bien voir que cette résolution ne lui étoit pas agréable.

Cependant il ne laissa pas que de partir (¹) peu après. Mais comme son bonheur étoit au-dessus de tout ce qu’on pouvoit faire contre lui, M. de Bouillon mourut du pourpre à Pontoise. Ce duc eût été le plus dangereux énnemi qu’il eût jamais eu, tant par le crédit qu’il avoit personnellement auprès de la Reinemère, que par celui que lui auroient donné les finances qu’il eût gouvernées ; et encore, avec cela, par l’autorité que le maréchal de Turenne son frère avoit dans l’armée.

La cour s’avança fort près de Paris, et même les troupes du Roi attaquèrent le faubourg Saint-Antoine (2). Elles ne le forcèrent pas comme elles le prétendoient ; mais aussi ne furent-elles pas tout-àfait repoussées : ce qui rendit l’avantage à peu près égal.

Du côté de la cour, Manchini, Saint-Maigrin, le chevalier de La Vieuville et Nantouillet furent tués ; (1) Il ne laissa pas que de partir : 11 ne partit qu’après la mort du duc de Bouillon, qui arriva le 9 août 1652. —(2) Le faubourg Saint-Antoine : Le combat dont, parle l’auteur fut livré le 2 juillet, avant la mort du duc de Bonillon et le départ de Mazarin.