Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 34.djvu/531

Cette page n’a pas encore été corrigée
529
DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652] 529. le récit, je continuerai par dire que M. le prince, à son arrivée de Guienne et de l’armée,’se cruţ assez bien avec M. le duc d’Orléans, qui le traitoit agréablement ; mais dès qu’il savoit que le cardinal dé Retz lui avoit parlé quelque temps, ou bien qu’il étoit venu comme en cachette par le petit escalier, ce prince en paroissoit tout hors de lui, et il ne savoit plus quelles mesures prendre, tant il en étoit troublé. D’un autre côté, M. de Bouillon s’aperçut, aussi bien que quelques autres qui étoient dans le secret. de la cour, que ce n’étoit pas une chose impossible d’avoir part à la confiance de la Reine, ni même d’être mieux auprès d’elle que le cardinal, puisque elle-même s’étoit plainte quelquefois assez ouvertement qu’elle n’avoit jamais eu une belle parole de ce ministre.

Comme le duc de Bouillon étoit bien plus habile et bien plus clairvoyant que le prince Thomas, il ménagea aussi bien mieux que lui le crédit qu’il sut s’acquérir auprès de la Reine. Même, le cardinal présent, il obtint d’elle que sa maison auroit les honneurs des princes ; et le cardinal, qui ne le put empêcher, afin qu’on ne s’aperçût pas de cette faveur du duc de Bouillon, fit obtenir la même grâce à la maison de Rohan.

La Reine fit dans ce temps-là M. de Créqui duc ; et, pour empêcher qu’on ne crût tout de même que. la Reine fît des grâces de son chef, le Mazarin fit donner la même dignité à M. de Roquelaure. Mais ce ministre ne put trouver de remède contre la résolution qu’on prit de donner ensuite, la surintendance des finances à M. de Bouillon. T. 34.

. 34