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[1652] MÉMOIRES

[1652] MÉMOIRES qu’ainsi, pour les lui rendre plus considérables, il lui falloit donner quelque ami jeune, bien fait,. qui ne fût point propre aux affaires, et qui ne pût que lui plaire et l’amuser. Ils exécutèrent donc. ce dessein ; et, pour le faire mieux réussir, ils introduisirent M..de Nemours, quoique autrefois il ne lui eût pas trop plu, et que, malgré tout l’attachement qu’il paroissoit avoir pour elle, aussi bien que tout ce qu’il avoit de bonnes qualités et de grands airs, elle n’ait jamais rien pu trouver en lui de charmant que le plaisir qu’il témoignoit lui vouloir faire de quitter. madame de Châtillon pour elle, et celui qu’elle eut’ d’ôter à une femme qu’elle n’aimoit pas un ami de cette conséquence.

Cette intelligence la brouilla absolument, avec La Rochefoucauld, lequel, depuis assez long-temps ayant envie de la quitter, prit cette occasion avec joie…

Depuis qu’il cessa de la conseiller, elle parut ne savoir plus ce qu’elle faisoit ; et elle prit à Bordeaux des airs si extraordinaires et si bizarres, qu’on n’en avoit jamais vu de pareils à une personne de son rang.

} M. le prince s’étant cru obligé, pour le bien de ses affaires, de quitter la Guienne, sembloit y avoir laissé son frère et sa sœur pour y cómmander en son absence ; mais le véritable pouvoir étoit demeuré à Marsin et à Lenet, qui avoient son secret et ses or• dres. Ce prince, au retour de Bordeaux, envoya secourir Montrond.

Mais, pour revenir à ce qui se passoit pendant ce temps-là et à la cour et à Paris, et pour en achever