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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1652] de Gondi, averti par un autre courrier du coadjuteur, amusa celui de la cour, et le retarda sur le prétexte de le bien régaler. Pendant ces momens il dépêcha en diligence vers le pape Innocent x, qu’il savoit hair beaucoup le cardinal Mazarin ; et il manda à ce pontife que, s’il vouloit faire le coadjuteur cardinal, il n’avoit plus de temps à perdre, parce qu’il y avoit un courrier à Florence qui alloit à Rome pour y révoquer sa nomination. Le Pape, qui considéroit le coadjuteur plus comme ennemi du Mazarin que par aucune autre raison, se hâta de lui donner le chapeau avant qu’on pût croire qu’il eût reçu les lettres du Roi qui en nommoit un autre, lequel étoit l’abbé de La Rivière ; et ce fut de cette façon qu’il fit le coadjuteur cardinal : ce qui surprit et fâcha extrêmement la cour. Du côté de la Guienne, voici comme les choses se passèrent dans la seconde guerre de Paris ; et, pour en donner une plus grande intelligence, je crois qu’il est à propos d’en reprendre le récit dès le commencement que M. le prince y alla. Un secrétaire du prince de Conti (¹) se mit en tête de gouverner madame de Longueville. Il fit. comprendre à mademoiselle de Verpillière, qui étoit une de ses filles d’honneur, et qui avoit un fort grand crédit auprès d’elle, que tant que M. de La Rochefoucauld la gouverneroit, comme il étoit fort habile, et que cette princesse n’en étoit que trop persuadée, elle ne suivroit jamais que ses conseils, et que ceux des autres personnes n’en seroient guère considérés ; (1) Un secrétaire du prince de Conti : Ce secrétaire étoit le poète Sarrazin.